Après une première version superbe mais bien trop monotone, Crazy Cars II trouve le juste équilibre entre action et stratégie. La course se poursuit dans tout l'ouest des États-Unis. Pilotage, étude de carte et carambolages, un must à ne pas manquer!
Utah, Colorado, Arizona et Nouveau Mexique, quatre états qui sont la proie d'un gang international de casseurs... Plus une seule Mercedes, Porsche ou Lamborghini ne peut circuler librement sur les routes de la région. Face au tableau de bord d'une superbe Ferrari F40, un pilote hors classe va tenter de démanteler le complot. Crazy Cars II se présente comme un soft d'aventure policière. Il mêle en fait stratégie et action dans l'une des courses auto les plus réussies de l'histoire de la micro ludique. Suite à une superbe présentation sonore, l'écran de jeu principal dévoile une très large partie de la route. Les éléments du tableau de bord (détecteur de radar, indicateurs de bifurcation, etc.) sont situés en haut du tableau de jeu, ce qui laisse au pilote une très bonne visibilité. La piste se compose de trois voies délimitées par des lignes blanches. Le décor est très réaliste au bord de la route, des panneaux ou simples bornes et, plus loin, un paysage soigné et différent pour chacun des états que vous allez visiter. Dès les premières minutes de jeu, Crazy Cars II montre clairement l'importance de sa scénarisation face à l'action de son jeu. A la différence des courses classiques, vous n'êtes en effet confronté ici à aucun concurrent. Votre mission consiste à servir d'appât, à sillonner l'espace routier pour démasquer les policiers véreux qui prennent part au trafic du gang!
Pas de compte à rebours, pas de ligne de départ ou tour de piste... Il s'agit tout simplement de rejoindre sans encombre différents points stratégiques qui vous sont indiqués sur la carte routière. Une mission qui met en place un pilotage des plus délicats! Une pression sur le bouton de la souris ou du joystick déchaîne les "cc" de la F40. Quelques crissements de pneu, passage de vitesse (l'engin ne possède que deux rapports), le compteur affiche bientôt quelques 300 km/h! Manié à la souris (c'est le mode de contrôle le plus précis à mon avis), le bolide réagit avec un réalisme captivant. La route est généralement large et dégagée, ce qui ne veut pas dire que la conduite est facile. En fait, les concepteurs de ce logiciel ont parfaitement respecté l'inertie de la voiture en virage. On peut rapidement définir les vitesses maxi qui assurent à la Ferrari une tenue de route rassurante. Au-delà, c'est le dérapage, le risque de voir exploser la voiture contre un pylône ou même le tête-à-queue si on lance un virage trop serré ou que l'on rétrograde sans freiner. L'animation du jeu est d'une souplesse exceptionnelle. Aucun à coup, le relief de la route (l'un des atouts de Crazy Cars I) donne le frisson lorsqu'il cache au pilote un virage ou un barrage de police. Le pilotage de Crazy Cars II est alors vraiment passionnant. Difficile à maitriser, il reste suffisamment réaliste pour ne pas décourager le joueur novice. Pas de faux problème, tout juste le risque bien légitime d'un petit 327 chrono (vitesse de pointe) hors circuit... C'est bien sûr le premier atout de cet excellent logiciel!
Les hits de la nouvelle génération ne peuvent cependant plus se contenter du simple facteur action. Suivant cette règle essentielle à la réussite, Crazy Cars II décoiffe tous ses concurrents côté stratégie. Si le scénario de votre mission est, en effet, complexe, il ne s'agit pas d'un simple artifice plaqué sur la notice pour aider à la vente du produit. La stratégie du jeu est issue de la carte routière que l'on peut étudier à tout moment pendant la conduite. Cette carte dévoile, en effet, un impressionnant terrain de manoeuvre qui défile par scrolling dans une fenêtre spéciale (ouverte par une touche du clavier). Toutes les routes y sont mentionnées et repérées par leur numéro. Pour atteindre votre objectif, il faudra donc sans cesse faire appel à cette carte pour ne pas louper un croisement. Eh oui, la route propose de très nombreuses intersections, phénomène trop rare dans l'univers de la course micro! Imaginez vous à 233 km/h, l'oeil vissé sur l'horizon pour anticiper la moindre courbe, le plus petit dos d'âne... Le pilote doit constamment garder un œil sur l'un des témoins du tableau de bord de l'engin qui indique l'approche des croisements. La départementale 54 est annoncée sur la droite, un habile raccourci que le pilote confirmé aura découvert sur la carte. Il suffit d'attendre l'élargissement de la route, de raser de près les bornes de droite (quitte à risquer le crash!) pour bientôt se retrouver sur une voie unique de présélection. Le pilotage est ici très délicat du fait de l'étroitesse de la route. Il faudra réduire la vitesse à 150 maxi pour ne pas admirer l'une des superbes explosions prévues au programme!
Deuxième aspect stratégique du soft, vous allez être confronté sur toutes les routes aux polices de l'Etat. Policiers corrompus qui veulent votre mort ou flic honnêtes qui vous prennent pour l'un des membres du gang... Les voitures ennemies sont très dangereuses. Car si la piste est large, elles font tout pour vous barrer la route. Un seul remède, la feinte à droite et le coup de bourre à gauche au dernier moment. Pas facile malgré tout! Il reste enfin à parler du chronomètre qui égrène le temps imparti pour chaque parcours et qui ne s'arrête même pas lorsque l'on regarde la carte...
La recette à succès est toujours la même: une réalisation graphique et sonore géniale doublée d'une stratégie convaincante! Crazy Cars II a comblé sur ce dernier point le handicap de sa petite sœur. Merci! Un seul défaut à mentionner: dommage que le bruitage (superbe) du moteur soit interrompu par celui (non moins superbe...) des crissements de pneus lors des dérapages. Je voudrais conclure sur le soin apporté à l'environnement de ce logiciel. Crazy Cars II charge vite et enchaîne les parties şans aucun temps mort. Merci également pour "la pause très reposante"(!) et la possibilité de piloter la Ferrari tant au joystick qu'à la souris ou au clavier. Let's go pour les Tilt d'Or de l'année prochaine!
Olivier Hautefeuille
Animation | 5/6 |
Bruitage | 4/6 |
Graphisme | 5/6 |
Intérêt | 18/20 |